Bien que le marché de la revente de propriétés montre ses premiers signes de stabilisation et que l’Indice Teranet-Banque Nationale non désaisonnalisé ait connu une première augmentation mensuelle en dix mois, il est encore trop tôt pour affirmer que le marché immobilier est reparti à la hausse au Canada. En effet, une fois corrigés des effets saisonniers, l’indice composite a plutôt connu une contraction de 0.8% dans le mois, la croissance des prix étant généralement plus importante au printemps avec le début de la haute saison. Il faut aussi noter que, sur une base annuelle, l’indice en mars a diminué de 6.9% par rapport à mars 2022 et a ainsi égalisé la contraction record enregistrée lors de la crise financière de 2008-2009. Alors que la Banque du Canada devrait maintenir son taux directeur en territoire restrictif pour une bonne partie de 2023 et que les taux hypothécaires demeureront élevés, nous croyons que l’impact sur le prix des propriétés devrait continuer de se faire sentir dans les prochains mois. Somme toute, nous anticipons que la correction des prix qui se situe actuellement à 8.8% pourrait se poursuivre d’ici la fin de 2023 (-5% supplémentaire), mais cela suppose que les hausses du taux directeur sont terminées et que des baisses commencent en fin d’année. Bien que des corrections soient observées dans tous les marchés couverts par l’indice (excepté Sherbrooke), les RMR qui ont connu les croissances de prix les plus importantes au cours des deux dernières années sont aussi celles qui ont enregistré les reculs les plus marqués jusqu’à présent. L’Ontario et la Colombie-Britannique apparaissent donc plus vulnérables, alors que les marchés des Prairies le sont moins, les problèmes d’abordabilité étant moins criants.