OPINION : La vigueur de la hausse du prix des maisons sur 12 mois au plan national est essentiellement attribuable à quatre marchés : Toronto, Hamilton, Victoria et Vancouver (graphique du haut). La flambée des prix à Toronto a en particulier retenu l’attention des médias. Alors que les fortes hausses y étaient auparavant limitées aux maisons individuelles, ce n’est plus le cas maintenant − les prix des appartements en copropriété affichent une hausse époustouflante de 17% (graphique du milieu). Chassés du marché des maisons individuelles devenues inabordables, beaucoup d’acheteurs se rabattent sur des appartements dont les prix montent en conséquence. Cela dit, la hausse d’ensemble de presque 25% du prix des maisons à Toronto ne s’explique pas seulement par la croissance de l’emploi et la formation de ménages. En dehors de Toronto, les prix du logement ont aussi grimpé dans plusieurs villes. Des indices inspirés par la même méthodologie que celle de l’indice Teranet-Banque Nationale ont été calculés pour 15 villes ne figurant pas dans l’indice composé. Nous avons cons¬taté une inflation des prix de plus de dix pour cent dans 10 d’entre elles. Combinés aux régions métropolitaines couvertes par l’indice composé, on constate que 58% des 26 marchés étu¬diés connaissent une inflation de plus de dix pour cent. Cette proportion record est très similaire à celle observée aux États-Unis en 2005 au plus fort du marché (graphique du bas). Cela pourrait amener le gouvernement à imposer des mesures additionnelles pour placer le marché immobilier résidentiel sur une voie plus durable. La Banque du Canada pourrait aussi aider à corriger le problème en délaissant son ton rassurant et en laissant entrevoir un resserrement de sa politique monétaire pour refléter l’amélioration des données économiques, mais aussi la montée des risques pour la stabilité financière.